Diptychon mit zwei Aussenseitern

Flavio Steimann im Gespräch mit Manfred Papst

Von Tobias Bauer und Ines Lilian Siegfried

Tobias: Im Gespräch mit Flavio Steimann zeigt uns Manfred Papst, wie dessen eben erschienener Roman «Krumholz» sich an einen realen Mordfall aus dem Jahr 1915 anlehnt. In der Welt des Luzerner Seelands verknüpft er die Schicksale zweier randständiger Menschen. Die taubstumme Waise Agatha wächst in einer «Armen- & Idioten-Anstalt» auf, wird mit Tuberkulose infiziert und geht täglich mit ihrem Stickzeug in den Wald. Dort trifft sie eines Tages auf ihren Mörder. Das ist der von der Gesellschaft verstossene Zenz, der verwahrlost im Wald lebt. 

Ines: Und es ist genau in der Mitte des Romans, auf einer Lichtung im Krumholz, wo diese beiden Menschen zusammenstossen. Beides Aussenseiter der Gesellschaft, für die diese Begegnung den jeweiligen Tod zur Folge hat. Bis zu diesem Moment haben wir Agathas Geschichte von ihrer Geburt bis zu ihrem Tod erfahren. Nach diesem Wendepunkt konzentriert sich der Text auf Zenz und sein Schicksal. Der Mord ist das Scharnier zwischen den Teilen. Steimann nennt dies Diptychon. 

Tobias: Spannend empfinde ich die Überlegung Steimanns, dem Täter Zenz das Opfer Agatha als gleichgewichtige Figur gegenüberzustellen. Er sagt dazu, dass ihn nicht der Mord an sich interessiert, sondern der Weg, den ein Mensch geht, bis er zu einer solchen Tat fähig ist.

Ines: Ja, die Bluttat scheint gar nicht wesentlich. Aber das, was die Umwelt aus den Figuren gemacht hat. Agatha kann wohl besser etwas aus ihrem Leben machen, als sie aus dem Waisenhaus kommt als Zenz. 

Tobias: Papst spricht aber an, dass beide Hauptfiguren immer wieder kleine Glücksmomente erleben. Das finde ich in der Tat eine Qualität.

Ines: Ja, das gefällt mir auch sehr. Beide haben diese Gabe. Beide können dadurch überleben. Doch bei beiden gibt es einen Schlag, der ihnen das Genick bricht. Bei Agatha ist es die Tuberkulose, bei Zenz das Scheitern in Paris. Das Diptychon geht bis ins Detail.

Tobias: Mich hat beeindruckt, wie die Art der Erzählung im ersten und zweiten Teil von den Wahrnehmungsmöglichkeiten der beiden Personen geprägt wird. Im ersten Teil ist es Agathas Welt, die wir intensiv durch ihre Augen, aber völlig ohne Töne und Geräusche erleben. Im zweiten Teil haben wir die Welt von Zenz im Gefängnis. Diese erschliesst sich ihm einzig über die Geräusche, welche in die Zelle dringen – und lebt durch seine ausgeprägte Phantasie. Das entwickelt für mich beim Lesen einen ganz eigenen Sog. 

Ines: Ich gebe dir recht, das ist eine grosse Qualität des Textes. Doch verhindert vor allem im ersten Teil die Syntax, ganz in die Romanwelt einzutauchen. Die vielen Einschübe, die immer noch eine Information nachtragen und dazwischenschieben, machen den Text sperrig, immer wieder stolpert man beim Lesen über die Sätze. Man könnte das direkter erzählen.

Tobias: Ich empfinde die Erzählweise nicht wirklich als umständlich, sondern einfach sehr in die Details recherchiert. Anschaulichkeit, Präzision und Dichte des Textes, sagt hier Manfred Papst dazu. 

Ines: Ja, Papst spricht die leuchtende detaillierte Sprache an wie auch die gekonnte Verwendung vieler alter Fachbegriffe. Ich empfinde dieses Zeitkolorit als zu manieristisch.

Tobias: Ich habe immer das Gefühl, dass Steimann lange mit dem Text ringt. Auch im Gespräch mit Papst sagt er, er sei ein Zweifler und hinterfrage einen Text immer wieder von Neuem. Mir fällt auch auf, wie spröde der Text trotz des Detailreichtums letztlich wirkt, wortkarg und wortmächtig zugleich.

Ines: Wortkarg sind die Figuren. Beide sprechen wenig, Agatha ist ja stumm und Zenz sitzt isoliert im Gefängnis. Doch der Text ist nicht karg. Der Erzähler ist nicht schweigsam, er beschreibt genau und versucht, die Situation präzise einzufangen. Zu präzise, finde ich: Das Zelt ist fleckig, der Frack ist zerlumpt, der Teppich löchrig, der Dunst ist säuerlich, das Gras zertreten…

Tobias: Du hast recht, es gibt wohl kaum ein Substantiv ohne Adjektiv. Doch hat diese Anhäufung auch System. Auch Agatha ist eine Sammlerin, das, was sie findet, rettet ihr wohl das Überleben. Zenz sammelt Geräusche, Träume, Erinnerungen. Das alles steckt in diesem Text. Oder wie es Manfred Papst sagt: Was für ein Text, lieber Flavio Steimann! 

In Solothurn bei der Lesung nur zu hören: Flavio Steimann mit Krumholz. Wer ihn lesen hören und sehen will, wird beim Literaturhaus Zürich fündig (https://www.youtube.com/watch?v=ByXZgeIl4Xc).

De la liberté d’aller au bord

Après s’être intéressée au théâtre et à la dimension sonore de la poésie, l’auteure genevoise Isabelle Sbrissa se lance dans l’exploration spatiale de la page blanche. Dans Tout tient tout, elle fait alterner poésie verticale disloquée et poésie horizontale en prose privée de ponctuation. Elle agence lettres et espaces pour peindre un paysage poétique qui a l’audace de jouer avec les limites – et avec la liberté – du langage.

«On déchire le monde quand on le parle», affirme Isabelle Sbrissa. Selon elle, il faut porter une attention particulière aux mots que l’on utilise. Le langage n’est en effet jamais neutre. Il déconstruit immanquablement ce qu’il désigne: «Le langage disperse ce qui est sans lui uni». Avec Sbrissa, c’est au tour du langage d’être disloqué et dispersé, et cela autant sur le plan formel que sur le plan sonore. Travaillant sur la polysémie du morcellement des mots, elle fait émerger, au fil de la lecture, une multitude d’images qui se croisent et se superposent.

Cette expérimentation dislocatrice n’est cependant pas dépourvue de forme. La structure de l’œuvre est claire, la mécanique de dislocation est huilée… Est-ce là un aveu d’échec vis-à-vis de la tentative de dissolution du langage? Aurait-il fallu jouer l’anéantissement total des conventions pour aller au bout du processus ? Pas pour Sbrissa. L’auteure affirme que, plus qu’une restriction, toute forme nous offre la possibilité de jouer avec ses bordures et limites. L’auteure a dû accepter que, tout comme elle, l’œuvre littéraire doit être incarnée dans une forme. De l’acceptation d’être limitée, morcelée, partiale… peut ensuite jaillir la liberté.

Pour Marina Skalova, qui mène l’entretien, le texte de Sbrissa est particulièrement fort parce qu’on y sent une pensée en acte. L’auteure nous apprend que cette pensée libre et dynamique n’a été possible qu’après un long processus de libération du geste d’écriture: libération des attentes, des normes, des modèles, des idées préconçues, du jugement des autres. Dans le partage de sa littérature, de son geste d’écriture solitaire, Sbrissa veut transmettre l’envie de libération. On retrouve ces réfléxions dans le livre. En effet, Tout tient tout questionne non seulement le langage, mais aussi le geste d’écriture et son rapport à la littérature. Ainsi, l’objet littéraire s’interroge lui-même sous toutes ces facettes.

La lecture des différents passages en dit long sur la richesse du texte de Sbrissa. Chaque mot décomposé par la bouche de l’auteure amène son lot de surprises. Mais selon elle, l’expérience est bien plus riche à la lecture silencieuse. Au-delà de la vision de l’agencement du texte, le lecteur gagnerait à faire résonner les sons à l’intérieur de lui. Cela le ramènerait à une lecture en conscience où le sens qui surgit de la page se défait peu après, où tâtonnement et étonnement se suivent, où tout se construit puis se dissout… Une expérience de lecture qui promet d’être fluctuante.

Pellegrino dans la ville noyée

Le nouveau roman de Bruno Pellegrino, Dans la ville provisoire, se déroule dans la ville de Venise. Mais, ceux qui s’attendent à un roman hyper-mélancolique, plein de descriptions kitsch ne doivent pas se soucier. Non, cela n’est pas le but de Pellegrino. L’auteur cherche plutôt à examiner le temps ainsi que ce qu’il appelle le «flottement» transitoire entre les phases de vie. Pellegrino admet que lors d’un séjour à Venise, il n’a pas passé ses jours en admiration béate. C’est là pourtant la critique qu’il adresse à certains romans contemporains qui ont choisi cette ville fameuse comme décor. Pour éviter de telles associations, il a choisi de ne pas explicitement nommer la ville dans son récit.

Dans la ville provisoire commence avec le bruit d’une sirène d’alerte de crue. La vie quotidienne dans la ville de Venise étant influencée par la proximité avec l’eau, celle-ci est omniprésente dans le récit de Pellegrino, littéralement et métaphoriquement. Plusieurs scènes de ce roman se passent au bord de l’eau, mais c’est l’aspect symbolique du mouvement des vagues qui est essentiel. Pellegrino emploie cette image pour évoquer la transition d’une vie d’étudiant à une vie «d’adulte».

C’est dans une de ces «phases de flottement» que le lecteur fait la connaissance du narrateur-protagoniste. Après d’avoir terminé ses études, celui-ci décide d’accepter un travail à Venise. C’est là qu’il fera l’inventaire des papiers d’une fameuse traductrice et qu’il cherchera la réponse aux questions qu’il se pose: «Que puis-je faire de mon temps ?», «Que font les autres de leur temps ?», «Qu’est ce qui reste quand le temps s’est écoulé ?»

Le narrateur rompt avec sa vie antérieure et s’immerge complètement dans la liberté quasi absolue et dans la vie de la traductrice. Son travail n’est pas supervisé et il n’a aucune obligation au-delà de sa tâche. Bien que cela représente une situation extraordinaire pour ce jeune homme, Pellegrino travaille surtout avec des scènes du quotidien. Il cherche le développement personnel et la magie dans les scènes d’habillage et dans les buanderies. Cela donne au roman une dimension d’introspection particulière.

Pellegrino affirme: «J’ai créé ce texte comme une lente montée des eaux.» Et comme les eaux qui montent, le lecteur ne se rend pas compte qu’il est lentement pris par le charme du narrateur. La seule question qui subsiste alors est celle-ci: «Que fais-je de mon temps?»

Flucht oder Angriff?

Mit dem Versprechen «next year in presence» verabschiedet sich der libanesische Autor Mazen Maarouf von seiner Lesung. Die Zusicherung seines Besuches in der Schweiz ergab sich aus der Frage nach seiner Heimat. Der Schriftsteller lebt und arbeitet heute in Island, wuchs jedoch als Sohn palästinensischer Flüchtlinge im Libanon auf. Dorthin würde er auch gerne irgendwann wieder zurückkehren. An den Ort seiner Kindheit, wo die Kurzgeschichten seines Buches Ein Witz für ein Leben spielen.

Das Buch erschien im Original auf Arabisch und deshalb wird im Hörbeitrag der Literaturtage auch in Maaroufs Muttersprache vorgelesen. Der Autor präsentiert zwei bis drei Absätze auf Arabisch und Sabine Haupt fährt in der Textstelle auf Deutsch fort. Auch ohne Arabisch zu verstehen, fühlt man sich während der Lesung in Originalsprache in die Heimat des Schriftstellers versetzt.

Patriarchale Strukturen, Macht und Krieg prägen die Kurzgeschichten, doch man sieht alles mit dem Blick eines unschuldigen Kindes. Dieses Kind verletzt sich selbst, damit es in der Schule angeben kann, wie heftig es vom eigenen Vater verprügelt wird. Je brutaler die Strafen eines Vaters gegenüber der Kinder sind, desto angsteinflössender wirkt dieser in der Gesellschaft und entspricht damit dem männlichen Ideal. Kein Mann möchte als «Grashüpfer» bezeichnet werden, denn dies bedeutet, dass man lieber die Flucht ergreift, anstatt anzugreifen. Auch wenn die Geschichten von heldenhaften Männern geprägt sind, berichtet der Schriftsteller auch von starken Frauen. Eine von ihnen sei die eigene Mutter, so berichtet er im Gespräch. Sie zog ihn und seine Geschwister auf und sorgte dafür, dass sie eine Ausbildung erhielten, doch die Anerkennung erhielten immer nur die Männer.

Maaroufs Kurzgeschichten sind voller realer Erlebnisse, handeln von traumatisierten Familien, die alle eine eigene Geschichte haben. So vermischen sich die allgemeinen Familiengeschichten mit seinen persönlichen Erlebnissen. Jedoch behalten die Geschichten immer die Perspektive des Kindes. Maaroufs Ziel ist eine Vermischung zwischen unterschiedlichen Kulturen, dass diese mehr miteinander geteilt werden. Dieses Ziel wird in der Lesung definitiv erreicht, indem auf Arabisch und Deutsch gelesen wird.

Noch ein Schluck Bier

Rauh, dreckig und nur mit Humor zu ertragen: Simone F. Baumanns erste Graphic Novel «Zwang» zeigt eine unangenehme Welt. Mit ihrem Alter-Ego, einer Grosstadt-Antiheldin, führt die Zürcher Comiczeichnerin in albtraumhafte Szenen. Ihr geht es nicht darum, die Welt zu ändern. Sie will am liebsten mit ihrer Katze auf dem Schoss zeichnen können und dazwischen ab und an in den Supermarkt huschen. So beschreibt sie sich im Gespräch mit Anette Gehrig. Darin geht es um langweilige Superhelden, «Grüsel-Werner» und Underground Comics.

«Noch ein Schluck Bier», so leitet Simone F. Baumann die Lesung aus ihrer im April erschienenen Graphic Novel «Zwang» ein. Den brauchen die Zuschauenden auch, als es in der ersten Kurzgeschichte aus dem Band ziemlich schnell zur Sache geht: Die Protagonistin wird von ihrem Therapeuten gefragt, ob sie denn ihr eigenes Gehirn auch krank fände. Sie bejaht vorsichtig und meint dann, dass sie ja aber nur dieses eine hätte.

«Wie es wohl wäre mit einem anderen Hirn?», fragt Baumann an dieser Stelle der Lesung dazwischen. Überhaupt liest sie frei von der Leber, sie beschreibt, was zu sehen ist. Dazwischen kommentiert sie die Bilder spontan. Die Idee für das krankhafte Hirn kam von Baumanns Eltern. Die hätten ihren Lebensstil als Künstlerin damit zu begründen versucht, dass sie damals im Brutkasten einen Hirnschaden erlitten haben soll. Und genau diesen absurden Vorwurf verarbeitete Baumann in der Geschichte. Vom Therapeuten fährt die erwachsene Protagonistin darin direkt ins Spital. Dort gehört sie hin, denkt sie sich. Neben die Frau mit der Schere im Auge und dem Mann, der es nicht mal mehr ins Gebäude reingeschafft hat. Sie geht hinein und wird von Krankenschwestern in einer Zwangsjacke in den XXL-Inkubator gesteckt. Danach geht es zurück in den Mutterleib. Kurzerhand stopfen sie die Schwestern in den Bauch einer Frau, die gerade erst geboren hat. Rasch hängt nur noch der Stiefel raus. So schnell kann es gehen bei Simone F. Baumann.

Ihr Zeichenstil wirkt oft so brutal wie das Dargestellte. Die Kontraste sind scharf, die Texte kurz und einfach, die Gesichter hässlich. Die Protagonistin ist in diesen Welten auf der Suche, sie will eine Lösung finden, einen Platz für sich in dieser Gesellschaft, in der sie sich als Fremdkörper fühlt. So erklärt Baumann die Grundstimmung der Bilder.

Ganz ernst nehmen kann man die Szenen in ihrer Absurdität nicht, sonst wären sie kaum zu ertragen. Ganz ernst nimmt sich auch Baumann selbst nicht. Ihre Augen leuchten im Gespräch. Sie lacht viel und ist genauso wie ihre Figuren auch in ihren Antworten salopp und kurz angebunden. Warum ihre Protagonistin keine Superheldin ist, das erklärt sie damit, dass die Looser doch die Interessanten seien und Superhelden «das Langweiligste, was es gibt». Die Geschichte über den «Grüsel»-Werner, der von ihrer ersten WG in Zürich zusammen mit einem 80-Jährigen Typen mit Pornokalendern am Kühlschrank erzählt, tut sie lachend ab. Sie habe es nur zwei Monate ausgehalten.

Angefangen hat Baumann als 18-Jährige mit komplett selbst hergestellten und vertriebenen Comicheften. Die Idee dahinter war, immer das Neuste zeigen zu können. Noch immer erscheint alle zwei Monate ein Heft in ihrer Reihe 2067. Abonnieren kann man es nur per Mail, eine Webseite hat Baumann nicht.

So gern man dieser jungen, unangepassten Künstlerin zuschaut, die ihren Kopf abstützt oder beim Sprechen auf der Gummierbse in ihrer Hand rumdrückt; die Chemie zwischen ihr und Gehrig stimmt nicht. Da hilft auch das Bier auf dem Tisch nicht. Die Lockerheit fehlt auf Seiten der Moderation. Die konzentriert sich einen Grossteil des Gesprächs auf die grossen Themen der Autofiktion und die künstlerischen Vorbilder Baumanns aus der Underground-Comicszene. Sie scheint die Antworten, die sie will, durchweg nicht zu bekommen – auch nicht, als gegen Ende des Gesprächs dann das Thema Zwang zur Sprache kommt, das titelgebend für die Graphic Novel ist. Angekündigt war im Programm eine Künstlerin, die ihre Erfahrungen mit Zwangsstörungen verarbeitet. Im Gespräch redet Gehrig um den heissen Brei herum, wenn sie nach Zwängen der Gesellschaft fragt. Baumann nimmt den Faden dennoch auf und spricht vom zwanghaften Verhalten der Protagonistin, das in einigen Geschichten verhandelt wird. Eine davon liest sie als Abschluss dann auch noch.

Und damit zum Fazit des Abends: Am besten sprachen die Zeichnungen von Baumann für sich. Oder wie die Künstlerin selbst über sich sagte: Sie will nichts und macht einfach. Und was sie da macht, wirkt jung, echt und relevant.

Von Figuren, die ihren Texten davonlaufen

Adelheid Duvanels Texte widersetzen sich ihrer Leserschaft. Die Meisterin der kleinen Form erzählt von Figuren, die ihren Geschichten scheinbar immer einen Schritt voraus sind und sie schreibt Texte, die sich einer abschliessenden Deutung entziehen. Kaum hat man ein Motiv entschlüsselt, wird es in einem anderen Kontext wieder eingeführt. Duvanels Kurzerzählungen verlangen aktive Leser*innen, die sich auf die Figuren und ihre Erlebnisse einlassen.

Wer sich mit Duvanels anspruchsvollen Erzählungen auseinandersetzt, wird belohnt. Die Autorin spielt mit Motiven, spinnt sie weiter, dreht sie um. Heraus kommen dabei Texte, die chaotisch und doch einheitlich, drastisch und doch humorvoll, widerspenstig und doch verführend sind. Die bildgewaltige Sprache weckt verschiedene Sinne. Wohlgeformte Sätze kann man sich regelrecht auf der Zunge zergehen lassen. Ebene um Ebene lässt sich abtragen, um immer neue Bedeutungen, Assoziationen und Irritationen freizulegen.

Die Form der Kurzgeschichten mag auf den ersten Blick zwar einfach erscheinen. Bei näherem Hinschauen entdeckt man aber, dass die Verknüpfungen fehlen: das Warum ist nicht geklärt. Es gibt auch kein Kernthema, sondern viele kleine Elemente, die sich zu einem kunstvoll arrangierten Mosaik zusammensetzen. Die einzelnen Mosaiksteine bestehen einerseits aus unterschiedlichten Themen, andererseits scheinen immer wieder ähnliche Muster auf. Beispiele dafür sind die Motive ‹Brille› oder ‹Fenster›. Auch das Personal der Kurzgeschichten hat eines gemeinsam: stets begegnet man in Duvanels Welten versehrten Figuren. Da wäre beispielsweise die beinahe blinde Selbstmörderin, der sich völlig verfremdende Eugen oder die junge Olga aus der psychiatrischen Klinik.

Dieses Jahr markiert das 25. Todesjahr von Adelheid Duvanel. Friederike Kretzen nimmt das mit einer Kollegin zum Anlass, die gesammelten Erzählungen der Baslerin in einer Neuaflage unter dem Titel Fern von hier zu veröffentlichen. Kretzen unterhält sich mit Samuel Moser und Schriftstellerin Patricia Büttiker über die Raffinesse der Texte. Sie sind sich einig: Duvanels Kurzerzählungen sind wie gut getarnte Sprengsätze. An jeder Stelle im Text könnte man eine Frage entwickeln – auf die man dann aber keine Antwort findet. Zu diesem Problem meint Samuel Moser: «Man soll den Text nicht erpressen.»

La leçon d’Afropea

Afropea est beaucoup plus que le titre du nouvel essai de Léonora Miano, romancière et essayiste franco-camerounaise. Ce beau néologisme désigne l’identité des personnes d’ascendance subsaharienne nées ou élevées en Europe. L'»utopie Afropea» est une invitation de l’auteure à renouveler les modalités relationnelles entre les peuples, soit, entre les grands continents de l’Afrique et de l’Europe. Cette catégorie propose l’apaisement du conflit et de l’histoire, explique Léonora Miano. Quant à l’ouvrage, elle précise qu’il ne s’agit pas d’une lecture politique, mais plutôt d’une lecture spirituelle de l’histoire qui pose comme postulat principal que l’être humain est «partout le même, en dépit de toutes les tragédies de l’histoire».

«Il faut regarder l’histoire de l’humanité et être capable de se situer là-dedans». Dans sa discussion avec Marina Skalova, Léonora Miano n’hésite pas à remonter au Moyen-Âge pour parler de l’esclavage. Elle avance que les Vikings avaient des esclaves qui ont souffert et subi la même déchirure et perte que les Africains à l’époque de la colonisation. Cependant, ce sont les esclaves africains dont on parle encore aujourd’hui. Et pourquoi ? Parce qu’ils ont été marqués par leur couleur, une distinction qui fait qu’on n’oublie pas, explique l’auteure. Or, il n’existe pas une humanité africaine, ni une humanité européene. L’essayiste poursuit en affirmant qu’il existe des différences culturelles liées à l’espace, mais qu’il se trouve une forte ressemblance entre les gens. «On partage les mêmes références !» Léonora Miano donne l’exemple de comment elle avait écouté de la musique française au Cameroun, malgré les milliers de kilomètres de distance, — «même Madonna!» Alors pourquoi cette distinction de race quand cela n’existait pas auparavant?

À l’évocation de la question raciale, Marina Skalova souligne le sentiment de colère qui selon elle serpente dans le texte. Mais cette impression de lecture est rapidement nuancée par l’auteure : «C’est plutôt un sentiment d’agacement» explique-t-elle. «Je déteste la critique de certains comportements chez les Afrodescendants… je déteste ce que nous présentons au monde comme des formes de protestation et qui pour moi sont tout l’inverse d’une connaissance de son pouvoir.» L’auteure refuse par conséquent la validité de la notion de race. Elle déclare au contraire que «l’identité est une question de vécu, non de race». En effaçant la notion de race, on pourra selon elle résoudre l’asymétrie qui existe entre les humains.

L’auteure d›Afropea aborde pour finir la question des représentations et le pouvoir de l’imaginaire qui influencent notre vision du monde. Elle donne l’exemple de James Bond et du «méchant Russe» qui a marqué l’imaginaire de toute une génération et souligne l’importance de ne pas réduire son propre être, ou celui des autres, aux clichés stigmatisants. Comme le temps passe trop vite, Léonora Miano termine avec une citation puissante qui illustre sa pensée post-occidentale : C’est «une proposition fraternelle et une exigence d’inclusion. Se revendiquer de deux grands espaces, c’est les faire vivre tous les deux en soi, et hors de soi de manière égale… l’un avec l’autre et l’un dans l’autre».

Le phénomène Pajak

Le neuvième et dernier volume du Manifeste incertain par Frédéric Pajak, écrivain et illustrateur franco-suisse, entremêle les portraits de deux hommes aux vies et destins singuliers mais qui se ressemblent du fait qu’ils ont tous deux perdu leur frère ainsi que leur père: il s’agit de l’auteur lui-même et de Fernando Pessoa, le célèbre poète portugais.

Les sentiments guident le livre, ou plutôt les livres si on considère l’ensemble des volumes du manifeste. Pajak explique que les sentiments sont même les héros de ses romans. Comment un sentiment peut-il exister et s’exprimer chez les auteurs? L’écrivain dit se baser sur sa propre expérience qu’il compare avec le même sentiment vu sous le point de vue d’un autre. Cette comparaison montre que si l’on partage le même sentiment, on peut néanmoins s’étonner des différentes interprétations possibles engendrées par ce même sentiment chez différentes personnes. C’est d’ailleurs selon Pajak la manière de faire un livre, à savoir en montrant les paradoxes de l’homme.

Pajak a beaucoup voyagé, et il ne se prive pas de citer de nombreuses destinations, dont la Russie, l’Italie, l’Espagne, la Chine, la région du Maghreb ainsi que l’Amérique du Sud ou encore l’Afrique. Et en effet, les souvenirs ont une place dominante dans son dernier livre. Pajak est un homme qui aime la liberté et qui déteste les contraintes et la monotonie, et cela ressort aussi dans son œuvre: «Ce que j’essaye de faire, c’est d’être libre». Chaque souvenir inspire ainsi son propre langage.

Lorsque l’auteur évoque la marche à suivre qu’il a mise en place pour aboutir à ses différents volumes, il précise qu’il procède habituellement par étapes. Il commence par lire, beaucoup, toute l’œuvre et les correspondances ainsi que les études sur ltel ou tel auteur qui l’intéresse. Arrive ensuite la phase de rédaction qu’il effectue partout sauf assis à un vrai bureau (avec prédilection aux tables de restaurant). Finalement, il produit environ 150 à 200 dessins en environ deux mois. Et c’est là sa spécialité, le dessin! Son œuvre mélange ainsi un travail de pleine conscience représenté par l’écriture et un travail plus inconscient, celui du dessin. Dans la dernière phase de travail, la plus importante, il s’occupe à monter les différents éléments ensemble en veillant à accorder une importance particulière à la narration. Il s’agit alors d’une multitude d’histoires qui se croisent et qui finissent par n’en plus faire qu’une. Pajak dit à ce propos: «Je fais des livres, des objets, je suis un artisan».

Mais pourquoi Pajak a-t-il été amené à intégrer Pessoa dans ce dernier volume du Manifeste incertain? L’auteur explique que selon lui, l’écrivain portugais et le phare de l’incertitude, qui est en relation étroite avec l’intranquillité de Pessoa, des sentiments qui font penser à son âge mature. La mélancolie prend elle aussi une place importante, la saudade, qui est exaltante, stimulante et libératrice pour Pajak car «on trouve plus de choses dans la tristesse que dans la gaieté». Et pourtant, Pajak affirme qu’il se sent étranger à Pessoa ou du moins qu’il essaie de rester à distance. Pessoa menait une vie de «bureaucrate», une vie rythmée, que l’écrivain considère comme ennuyeuse puisque lui au contraire aime le voyage, l’aventure, le danger. Dans ce sens, on peut considérer que le Manifeste incertain est avant tout un grand voyage en soi, exprimé de manière lyrique et dont le but ultime est la liberté.

Une fiction qui pousse à l’action

«Où réside l’action? Qu’est-ce qu’on peut faire ?» En réfléchissant à la catastrophe écologique, ce sont ces questions qui deviennent le moteur (écologique on espère) de Laure Tuia. Elle commence à noter ses idées en 2017, quant il y avait encore peu d’action en faveur de l’écosystème. Son premier roman, Emmerdeuse, raconte une fiction (ou une prédiction?) d’un groupe d’activistes qui font «péter les plombs» du gouvernement suisse dans le but de provoquer un changement radical pour le climat. Enfin du mouvement ! Lena, une journaliste pour la magazine Edelweiss, suit les traces des activistes, d’abord peu motivée et cynique vis-à-vis de tous ces jeux «écorigolos». Lena est habituée aux événements annuels du mois d’avril : la police qui attend patiemment la même manifestation qui se déroule chaque année, la foule qui marche dans les rues… Résultat : pas de changement. Laure Tuia nous lit un extrait du chapitre 3 et voici enfin de l’action ! Les Emmerdeuses sont en mouvement. Leur plan est simple et excellent : empoisonner les pollueurs! (Pas mortellement, ne vous inquiétez pas). Mais quelle belle ironie, de «polluer» ceux qui polluent notre planète. C’est en relatant ces actions «éco-terroristes» que la protagoniste commence à évoluer, perdant peu à peu son cynisme pour prendre activement conscience du vrai problème. Et d’une certaine manière, n’est-ce pas aussi l’espoir que l’auteur a pour nous ?

À travers un texte dynamique et très amusant, rempli de dialogues, de listes, de scènes théâtrales et des lettres, Laure Tuia s’amuse avec la forme et avec la langue. Son secret : la lecture à haute voix. La Vaudoise veut donner à sa protagoniste la liberté de parler comme elle le ferait dans son milieu, avec le but d’avoir une voix qui parle et qui n’écrit pas. «La langue est faite pour s’amuser» explique-t-elle, en partageant avec l’auditoire ses laurismes – des jeux des mots propres à elle qui font rire. Cependant, la langue n’est pas faite que pour s’amuser, mais aussi pour être écoutée. Elle doit être écoutée pour être comprise. Bref, écoutons ce que les Emmerdeuses ont à dire !

L’action s’accélère et le suspense augmente. Les Emmerdeuses ne s’arrêteront pas tant qu’il n’y aura pas de changement. Effet-miroir ? Laure Tuia a plein d’espoir. Depuis 2019, on voit de jeunes activistes défiler dans les rues : c’est «la génération Thunberg». Parler d’écologie est devenu un thème mainstream, explique-t-elle, «alors qu’il y a quatre ans, c’était plutôt hippie bobo petites fleurs«. Les jeunes d’aujourd’hui ont une vraie conscience écologique grâce à laquelle ils se rendent compte de l’urgence de la situation. Il faut agir maintenant, car les changements doivent être massifs et rapides. Pouvons-nous l’entendre plus clairement maintenant ?

Les thèmes sociaux de l’écologie, du féminisme et de l’injustice sociale qui sont mis en relief dans cet ouvrage créent cet effet-miroir car ils reflètent la société d’aujourd’hui. Ce roman à la base fictif nous pousse à réfléchir et, espérons-le, à agir. Ou faut-il que les voix des Emmerdeuses soient encore plus fortes pour être comprises?

Ilia Vasella: Windstill

Regula Walser, Mitglied der Programmkommission an den Solothurner Literaturtagen, führt ein Gespräch mit Ilia Vasella, die mit «Windstill» ihr Romandebüt vorlegt. Die in Zürich und Frankreich lebende visuelle Gestalterin und Dozentin mag Perspektivenwechsel. Beruflich vollzog sie einen solchen Wechsel einerseits von der Gestalterin zur Autorin, andererseits prägen wechselnde Perspektiven auch ihren Erstlingsroman.

«Windstill» spielt in einem leicht heruntergekommenen Schloss in Südfrankreich am Rand der Pyrenäen. Der Künstler Pierre unterhält diesen idyllisch-verwunschenen Ort als Ferienherberge, wo bunt zusammengewürfelte Familien ihre leichten Sommertage verbringen. Diese Idylle wird jäh zerschlagen, als Marie eines Morgens vor dem Frühstück mit dem Wäschekorb in den Händen unglücklich auf das Rohr eines Sonnenschirms fällt und auf der Stelle stirbt.

Die Reaktionen auf das Unfassbare werden auf den folgenden knapp 160 Seiten aus verschiedenen Warten geschildert. Wie reagieren Menschen in einem surrealen Moment fernab jeglicher Erfahrungen und Routinen? Das Spektrum reicht von überforderter Teilnahmslosigkeit flüchtiger Ferienbekannter bis zur fassungslosen Erstarrung von Maries Lebenspartner Franz.

Das Changierende der Perspektiven, auch das Mosaik aus Rückblenden und Vorausdeutungen sei eine komplexe Arbeit gewesen, erläutert Vasella im Gespräch mit Walser. Das Collagieren sei dabei durchaus inspiriert vom Metier der visuellen Gestaltung. Sie interessiere sich für gestalterische Komplexität, was hier auch zum Zweck gehabt habe, die verschiedenen Distanzen der Figuren zum einschneidenden Todesereignis abzubilden.

Dass der Roman sich durch eine Bildfülle und atmosphärische Dichte auszeichnet, ist auch Regula Walser aufgefallen, die von einer filmisch anmutenden Bilderfolge sprach. Die Autorin bestätigte den Eindruck, da für sie im Arbeitsprozess das Visuelle, das Atmosphärische Vorrang vor der Figurenzeichnung habe. Erst nach und nach füllten die Figuren die Orte, die für sie die Ausgangslage der Geschichte bilden.

Thematisch interessiert Vasella in «Windstill» die fehlenden Angebote der Gesellschaft, wie mit dem Tod umzugehen sei. Man verfüge über wenig Mittel im Umgang mit dem Tod, die damit verbundenen Rituale stammten alle aus der Religion und Relikte davon würden noch praktiziert, aber sie passten heute nicht mehr so richtig. Entsprechend skurril wirkt denn auch die vorgelesene Szene, in der Marie noch am Ferienort aufgebahrt wird.

Regula Walser gelingt es, im Gespräch mit Ilia Vasella den Debütroman aus verschiedenen Blickwinkeln zu beleuchten, ganz im Sinne des multiperspektivisch angelegten Romanprojekts. Es bleibt aber die Frage im Raum stehen, ob der kurze Text den Urgesteinen von Themen – Tod und Erinnerung – in dieser Montage in irgendeiner Form gerecht werden kann. Zu schwer wiegen sie im Verhältnis zum fragmentarischen Werk, in das man hier einen Einblick erhalten hat. Verstärkt wurde dieser Eindruck dadurch, dass Vasella als Roman-Novizin in der Lesung noch etwas gezwungen wirkt. Ob aufgrund der Stückwerk-Zersplitterung oder den Umständen der Lesung – die Tragweite des Stoffes vermochte nicht ganz durchzudringen.

Auf der anderen Seite – um beim Multiperspektivischen zu bleiben – wird der Tod von den Kindern des Romans mit einer, wie es Vasella ausdrückt, fast unverschämten Selbstverständlichkeit hingenommen. Das Leben muss weitergehen, wie die Sätze, die Vasella in einer flüchtigen Schwebe habe halten wollen. Darin liegt vielleicht ein Angebot, wie mit dem tabuisierten Tod umgegangen werden kann. Die Dinge im Fluss halten, es muss weitergehen. Nur: So neu ist dieser Gedanke nicht.