« Ma fille, la cigogne, s’écrase sur une vitre de train et reste étourdie sur la voie »

Cette discussion entre les poètes Eva Maria Leuenberger, Simone Lappert et Rolf Hermann m’hypnotise et me laisse sur la chaise du théâtre avec un grand étourdissement! Les questions se multiplient et je m’abandonne à cette atmosphère de vertige. L’événement intitulé «Achtung, Lyrik !», dédié à adoucir la peur de la poésie, a parlé de jardin, de liberté, de cigognes, des grand-mamans, de marais et un peu de poésie quand même.

«Von Reimen halte ich mich fern» («Je me tiens à distance des rimes»), affirme Simone Lappert et la grand-mère de Rolf s’étonne: «Das sind gar keine Gedichte, das reimt sich gar nicht» («Il n’y a pas de rimes, ce ne sont pas des poèmes !»).

Mais les trois auteurices ne se sentent pas trahir la poésie en abandonnant les formes métriques. La poésie ne se résume pas aux rimes, ni aux formes métriques. «Ich denke dass die Lyrik der grösste Freiraum in der Literatur ist» («Je pense que la poésie est le plus grand espace de liberté dans la littérature»), assume Simone Lappert. De son côté, elle écrit même avec les oreilles («Ich schreibe mit den Ohren») et Eva Maria Leuenberger entend des voix en lisant: «Ich höre ihre Stimme und ich brauche den Dialog mit ihr». Et au final, on a le droit d’être dépassée par la poésie (« Wir dürfen überfordert sein»).

Je pars de la salle en laissant résonner les mots cryptés de Rolf Hermann qui ont fait rire la salle entière: « Meine Tochter fliegt in ein Zugfenster und liegt benommen auf dem Gleis ».

Et la question qui étourdit mes pensées depuis toute à l’heure:

«Wie klingt Mond?» («Quelle musique fait la lune?»)

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